DÉFI lancé par le Centre Intégré de Santé et Services Sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT)

Informations :

Date limite d’ouverture à inscription pour la soumission d’une solution : le 30 septembre 2024
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Contexte et problématique

En Abitibi-Témiscamingue, la Direction régionale de la santé publique (DSPu) du Centre Intégré de Santé et de Service Sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT) possède une connaissance macroscopique des polluants environnementaux auxquels la population est exposée. L’exposition réelle, caractérisée par des indicateurs biologiques, ne lui est cependant accessible que dans le cadre de dépassement de seuils de déclaration obligatoire, ce qui limite de fait l’accomplissement de sa mission de surveillance de l’état de santé de la population de l’Abitibi-Témiscamingue.

Les médecins de famille de la région n’ont pas accès à l’information sur l’exposition environnementale de leurs patients, alors même que leurs patients peuvent en présenter des symptômes. De plus, ils ne sont pas formés à effectuer une évaluation médico-environnementale structurée, ce qui compromet leur capacité diagnostique et thérapeutique en situation de pathologies reliées à l’exposition à des polluants.

La population souffre ainsi d’un manque de reconnaissance et de prise en charge des conséquences sur la santé d’une exposition chronique aux polluants, autant du point de vue individuel par la médecine clinique que collectif par la Santé publique, ce qui contribue aux inégalités de santé.

Projet

Le CISSS-AT planifie de disposer d’une nouvelle technologie innovante et d’un pilote d’interfaçage de son expertise de santé publique à l’intérieur du Dossier Clinique Électronique (DCÉ) du Groupe de Médecine Familiale-universitaire (GMF-u) de Rouyn-Noranda.

Ce projet vise à transposer et à optimiser dans le contexte du DCÉ des algorithmes décisionnels déjà élaborés par l’équipe de santé environnementale (SE) de la DSPu. La transposition et l’optimisation se feront, en collaboration avec des experts en informatique externes et par l’optimisation des processus du CISSAT. Et ce, afin d’utiliser la donnée médicale structurée pour intégrer les expositions environnementales dans la démarche diagnostique des cliniciens et pour faciliter leur confort dans la prise en charge des problématiques de santé environnementale.

Ces nouveaux algorithmes optimisés permettront, à partir de données cliniques entrées au DCÉ, de reconnaître les patients pour lesquels l’exposition environnementale doit être explorée. Des informations visant à mieux prendre en charge le problème d’exposition seront alors fournies au médecin et à son patient.

Le prototype du projet sera testé pour sa capacité effective à améliorer la gestion de la problématique de l’exposition au plomb de la population pédiatrique de Rouyn Noranda.

APPEL À SOLUTION

En collaboration avec l’entreprise Informatique sélectionnée, nous voulons développer dans le Dossier Clinique Électronique (DCÉ) de modèle environnement web, utilisé par les médecins du GMF-u de Rouyn-Noranda, deux prototypes de modules informatiques avancés.

Ces deux modules seront :

Le Module 1 – Aide à la Reconnaissance Automatisée d’une exposition au plomb :

Développement demandé : le module devra pouvoir analyser la présence dans le DCÉ d’une combinaison de facteurs de risques environnementaux associés à un risque d’exposition au plomb (par exemple: habiter près d’un site industriel, une maison construite avant 1960, un parent faisant du tir en salle, du soudage, etc….), associés ou non à des diagnostics cliniques ou des résultats de tests diagnostiques déjà présents dans le DCÉ (par exemple: troubles de la motricité fine, trouble d’hyperactivité, anémie, etc…).

• Ces facteurs de risques environnementaux, diagnostics cliniques et résultats de tests diagnostiques vont constituer les attributs informatiques qui serviront à l’analyse par le module.
• La combinaison des facteurs de risques, de diagnostics cliniques et de tests diagnostiques sera sélectionnée par l’équipe clinique du projet (ECP) du CISSSAT et pour élaborer l’algorithme décisionnel qui sera informatisé par l’entreprise informatique pour construire le module d’aide à la reconnaissance d’exposition au plomb.
• L’analyse devra produire une alerte au médecin que son patient est peut-être exposé au plomb et elle suggérera la prescription d’une plombémie à l’enfant.
• Les facteurs de risques environnementaux seront recueillis sous forme d’un questionnaire numérique remplis par les parents de l’enfant en dehors de la consultation médicale.
• Le contenu du questionnaire numérique sera élaboré par l’ECP et informatisé par l’entreprise informatique, à moins d’entente de service pour cette tâche entre l’entreprise et le CISSAT.
• Le questionnaire des facteurs de risque environnementaux ou d’autres questionnaires, dont l’utilité émergera en cours de route selon l’évaluation de l’ECP, devront être inscriptibles directement dans le DCÉ, par voie de téléchargement directement et par le parent afin de ne pas alourdir la tâche des médecins.
• Le médecin devra avoir la capacité de corriger les réponses affichées dans le questionnaire de son patient sur un mode de cases à cocher.
• L’ECP devra avoir la capacité d’ajuster elle-même l’algorithme décisionnel en sélectionnant directement dans le DCÉ la combinaison des attributs ayant la capacité d’améliorer la performance du système, sur un modèle convivial de cases à cocher.

Le Module 2- Aide à la Gestion de la Situation Clinique selon le résultat de plombémie :

Développement demandé : le module devra faciliter la prise en charge clinique si la plombémie est positive :

• à l’aide des protocoles de suivi créés par l’ECP et informatisés par l’entreprise afin de recommander au médecin les actions adaptées au niveau de plombémie de l’enfant;
• le Module 2 contiendra des liens directs vers de fiches informatives qui peuvent être consultées par le médecin pour complément d’information sur l’action recommandée;
• le Module 2 permettra d’imprimer ou d’envoyer, par lien courriel au parent, des guides créés par l’ECP pour aider à baisser l’exposition au plomb domiciliaire, si tel est le cas.
• les guides d’utilisation devront être facilement modifiables dans le DCÉ par l’ECP;
• le Module 2 permettra des hyperliens vers l’ECP et/ou vers les ressources spécialisées, selon la situation; et
• l’ECP devra avoir la capacité d’ajuster elle-même dans le DCE les protocoles de suivi, les fiches informatives, les guides aux parents et les hyperliens.

Tests en situation réelle :

Le prototype sera rapidement testé en situation réelle, auprès d’un groupe test de médecins du GMF-u, pour déboguer les modules. Les médecins seront régulièrement rencontrés par L’ECP pour effectuer les correctifs nécessaires et permettre l’utilisation par les autres médecins du GMF-u. L’extension auprès de l’ensemble du GMF-u permettra d’accélérer les cas d’utilisation des modules pour optimiser la boucle de rétraction entre les cliniciens, l’ECP et l’équipe d’experts informatiques de l’entreprise pour optimiser le prototype dans l’échéancier du défi-Innovation.

La performance du projet sera évaluée au moyen d’indicateurs de performances (KPI) selon le modèle SMART, soit augmenter de 25% dans la première année du déploiement du module:

• le nombre des usagers du GMF-U de Rouyn-Noranda ayant eu un questionnaire et une évaluation pour une exposition aux risques chimiques;
• le niveau de confort des médecins du GMF-u à intégrer dans leur diagnostic différentiel les facteurs de risque environnementaux;
• le niveau de support disponible aux médecins du GMF-u pour améliorer le confort des médecins devant des situations cliniques qui impliquent une problématique de santé environnementale;
• le niveau de confort des médecins du GMF-u à évaluer l’impact sur la santé de l’exposition au plomb de leurs patients; et
• le niveau de confort des médecins du GMF-u au suivi d’une plombémie significative d’un patient

Fin du défi innovation et projections post-prototype :

Une fois le prototype fonctionnel, en phase post projet-pilote, il est prévu, dans une phase ultérieure de mise à l’échelle au niveau provincial, de permettre aux GMF compatibles de bénéficier de l’innovation technologique développée par le CISSSAT. D’autres agents toxiques environnementaux feront alors l’objet de la même démarche.

Cette innovation concernera directement la pratique médicale des GMF et les CISS-CIUSS désireux de profiter de notre innovation et de ses développements.

Perspectives : le DSN et l’Intelligence Artificielle

Un retour de données agrégées vers la DSPu lui permettra d’acquérir des données de surveillance provenant du DCÉ sur l’exposition effective de la population aux agents toxiques ciblés.

En collaboration avec les GMF, les données cliniques récoltées au moyen de l’innovation devront pouvoir être liées avec le Dossier Santé Numérique pour pouvoir être administrées. Ces données de haute qualité clinique pourront ainsi être utilisées par d’autres directions dans les CISS-CIUSS pour but d’analyse et éventuellement de recherche, dans la perspective d’un traitement éventuel de type mégadonnées dénominalisées/anonymisées que permettra le DSN. Cette capacité permettra aussi aux CISSS d’éventuelles collaborations avec un CIUSSS pour faire analyser leurs données locales et/ou des Universités pour des activités de recherche telles que l’inclusion des patients dans une cohorte épidémiologique.

L’introduction à venir, dans un avenir rapproché, des technologies d’IA à tous les niveaux organisationnels nécessite que le prototype soit déjà configuré pour bénéficier de cette capacité.

Difficultés techniques anticipées :

Considérant les différentes parties du projet, on peut prévoir les difficultés techniques suivantes, en but de prévention :

• la combinaison d’attributs sélectionnés n’est pas suffisante pour générer des résultats de plombémie significatifs;
• l’entrée des facteurs de risque environnementaux dans le DCÉ entraîne un surcroit de travail chez les médecins et une sous-utilisation du module diagnostic;
• il y aura un problème d’intégrité des données par erreur d’encodage à la base (par exemple mauvaise adresse de l’usager, questionnaire des facteurs de risque incomplet);
• les protocoles de suivi ne répondent pas aux besoins des médecins et/ou des parents;
• l’arrimage avec les spécialistes n’est pas suffisant et occasionne une duplication de services;
• les droits administrateurs, permettant l’accès à L’ECP, pourraient être limités ce qui pourrait influencer la capacité à pouvoir effectuer en continu les modifications requises dans les modules d’aide à la reconnaissance et au suivi pour optimiser le prototype; et
• il pourrait y avoir des enjeux de sécurité des données confidentielles.

Les Entreprises Québécoises Innovantes ayant une expertise technique dans le domaine du Défi sont invitées à manifester rapidement leur intérêt et à s’inscrire par notre Site Internet dédié à : https://defiinnovationsante.ca/relever-un-defi/.

À noter qu’aucune information confidentielle ne doit être fournie au stade de l’inscription.

Notre équipe dédiée au programme prendra rapidement contact avec vous pour les étapes suivantes du processus et notamment pour la remise d’informations complémentaires utiles pour l’évaluation, par le Comité d’Évaluation, de la solution proposée.

Le Site dédié au programme communique des informations complémentaires sur le fonctionnement du Défi.

À noter que le fait d’être sélectionné pour la réalisation d’un Défi ne garantit pas l’achat de la solution développée par l’Organisme Publique ayant lancé le défi.

Le fait d’avoir testé l’innovation en milieu réel constituera une vitrine technologie fort utile pour faciliter la commercialisation de la technologie à maturité.

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Date limite pour la soumission d’une solution : le 15 octobre 2024

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